Après une minutieuse restauration de deux ans, la Maison Belle Epoque, symbole vivant de Perrier-Jouët a retrouvé sa toute sa splendeur. Ce manoir, où plusieurs générations de la famille fondatrice se sont succédées, représente non seulement une vision unique du savoir-faire et du savoir-vivre, mais aussi une connexion immédiate au champagne. Il abrite également la plus grande collection privée d’Art nouveau français en Europe.
Le temps ne semble pas avoir de prise sur cette magnifique bâtisse qui dresse sa façade au milieu d’un vaste parc. Elle offre l’aspect paisible des demeures de famille, imprégnées de culture et d’histoire. L’histoire, tout d’abord, de Maison Perrier-Jouët, fondée en 1811 par le mariage de Pierre-Nicolas Perrier et Rose-Adélaïde Jouët, qui ont unis leurs passions jumelles pour l’art et la nature dans une vision unique du champagne. L’histoire, aussi, d’un lieu occupé par des générations dont les passions et les personnalités ont façonné au fil de temps, la demeure, sa collection d’art, ses jardins et les caves sur lesquelles elle est construite.
Un écrin précieux et intime
Après une restauration minutieuse, la Maison Belle Epoque est aujourd’hui l’expression vibrante, non seulement du patrimoine de 200 ans de la Maison Perrier-Jouët, mais aussi de sa philosophie durable. Ici, dans ce cadre tranquille et intime, un savoir-faire extraordinaire est dédié à un savoir-vivre exceptionnel, tandis que l’art et la nature se combinent pour apporter la beauté et l’émerveillement à la vie quotidienne. L’élégant manoir, construit à la fin du XVIIIème siècle, fut acquis en 1850 par Eugène Gallice, beau-frère de Charles Perrier, fils des fondateurs. L’homme était un amateur d’art, un collectionneur de tableaux et de dessins et membre fondateur de la Société d’Histoire de l’Art. Aujourd’hui, la maison abrite la plus grande collection privée d’Art nouveau français en Europe, englobant des pièces exceptionnelles des principaux exposants du mouvement.
Un mobilier d’exception
Dès que l’on pénètre à l’intérieur, le charme opère. On constate de prime abord, que cette demeure qui a traversé les siècle a su conserver intacte toute son élégance, conjuguant à merveille le raffinement et l’art de recevoir. Les portes en bois minces de poire de Hector Guimard, avec leurs motifs botaniques sinueux, semblent vous faire entrer dans le Petit salon, où un vitrail donne un aperçu du jardin. Au centre de la pièce, une table en noyer d’Emile Gallé est soutenue par trois libellules délicatement sculptées, l’un des motifs préférés du créateur des anémones emblématiques Perrier-Jouët. Avec son harmonie de textures de satin et de douces nuances pastel, le salon Majorelle est meublé d’un mobilier d’exception dont un ensemble de fauteuils, canapé et banquette de Louis Majorelle avec un décor de fougères en forme de sculpté hêtre doré. Sur la cheminée en marbre, on peut admirer une œuvre rare de François-Rupert Carabin. Deux autres œuvres incarnent l’esprit Belle Epoque : une plaque céramique de Toulouse-Lautrec avec un portrait d’Yvette Guilbert, et, l’ajout le plus récent à la collection, une exquise lampe en bronze doré de Raoul Larche représentant la danse Loïe Fuller.
Un oasis de charme et d’élégance
À l’étage, un élégant couloir mène aux chambres. Dans la chambre Guimard, des tons bleus frais, entrecoupés de touches d’or, créent une ambiance sereine et reposante. Le lit signé d’Hector Guimard, est un chef-d’œuvre de parfaite proportion et de décoration raffinée, tandis que la salle de bains a conservé certaines de ses caractéristiques originales, y compris un charmant écran Art nouveau. Un escalier mène jusqu’à la salle à manger Cuir de Cordou. Avec ses panneaux de mur frappés ornés de motifs de lys, d’iris, de chardons et de châtaignes, la pièce reflète le renouvellement du mouvement Art nouveau à travers sa diversité de techniques, avec notamment l’ancien métier nord-africain en cuir gaufré et doré. Sur une table d’appoint, la sculpture allégorique de la nature de Louis-Ernest Barrias est exécutée dans une combinaison de matériaux précieux : ivoire, bronze doré, lapis lazuli.
Chaque pièce à sa propre personnalité
Symbolisant cette continuité, deux œuvres contemporaines occupent leur place dans la Maison Belle Epoque aux côtés de la collection Art nouveau. Dans le hall d’entrée, Ephemera de Mischer Traxler est une allégorie moderne de la relation entre l’homme et la nature. Il représente un jardin ornemental qui se développe à partir d’une longue table, puis disparaît comme par magie quand quelqu’un s’approche, suscitant un sentiment de curiosité et d’émerveillement presque enfantin. All’ombra della luce de l’artiste japonais Ritsue Mishima s’inspire du rythme des saisons dans les vignobles et de la demi lumière des caves où se déroule le miracle du champagne. Suspendu au plafond du bar, des disques transparents en verre de Murano brillent comme des bulles de champagne, offrant un cadre idéal pour un apéritif. Un verre de légendaire Perrier-Jouët Belle Epoque Brut, peut-être, ou encore cristallin Perrier-Jouët Blanc de Blancs ? Rien ne pourrait être plus simple. En effet, à quelques pas, un escalier mène à la cave privée de la maison et aux trésors préservés de la Maison Perrier-Jouët.