Véritable détonateur pour provoquer une prise de conscience en faveur de la vie marine et terrestre, l’exposition «Borderline» de Philippe Pasqua a accueilli depuis son lancement, le 5 mai dernier, plus de 320 000 visiteurs. Fort de ce succès, le Musée océanographique de Monaco a décidé de la prolonger jusqu’au dimanche 7 janvier 2018.
L’exposition Borderline de Philippe Pasqua renouvelle la volonté du Musée océanographique de Monaco d’associer l’art contemporain à son engagement pour la protection des océans. Pour mettre en perspective l’approche scientifique du musée et son travail de médiation, l’artiste a choisi de présenter des œuvres monumentales parmi les collections permanentes, mais aussi dans des espaces plus insolites tels que le toit-terrasse ou les rochers aux pieds de la façade côté mer. Captivantes par leur impact et par leur beauté singulière, les réalisations de Pasqua bousculent, et questionnent l’homme sur sa relation à la nature, à la mort et à la renaissance. «Mon engagement pour la protection de l’environnement est lié en partie à mon parcours personnel. Père de trois enfants, je suis obligé de penser à eux et à leur futur et d’agir à mon échelle, à travers mon art. Il semble que nous ayons désormais atteint une limite, que nous soyons près de la rupture. Cette idée de rupture m’a inspiré le titre de l’exposition, Borderline » confie l’artiste. Tortue géante prise au piège dans un filet de pêche, requin de presque dix mètres sacrifié par l’activité humaine et exhibé comme un trophée… Entre art et science, l’exposition s’affranchit des codes pour nous sensibiliser à la protection des océans.
Montrer l’impact de l’Homme sur le monde naturel
L’exposition Borderline s’est enrichie d’une nouvelle œuvre inédite, intitulée «Profanation», dénonçant avec force la pollution des fonds marins. Soulevant un abattant de toilettes, un clown s’immisce au cœur du bassin, défiant le visiteur. Est-ce une force maléfique ou simplement un représentant de l’espèce humaine, masqué pour polluer sous couvert d’anonymat ? «Ce qui est exposé dans ce bassin provient des entrailles de l’Océan. Une seule plongée a été nécessaire pour récolter ces détritus. Sensibilisé à la problématique de la pollution marine, Philippe Pasqua les a détournés pour réaliser une œuvre témoignant de l’impact de l’Homme sur le monde naturel » explique Robert Calcagno, Directeur du Musée. Conçue par l’artiste à la demande du Musée océanographique, cette œuvre est une contribution à la campagne «Les aquariums du monde contre les déchets marins», lancée par la Commission Européenne et le programme des Nations Unies pour l’environnement. Réunissant un ensemble exceptionnel d’œuvres, pour la plupart créées sur mesure, cette exposition fait naître un dialogue inédit avec les collections mythiques du lieu. La présence de ces créations dans l’écrin que représente le Musée océanographique, permet d’appréhender l’univers de l’artiste, les collections de l’établissement et l’aquarium sous un nouvel angle, pour mieux sensibiliser et mobiliser le public aux dangers qui menacent l’océan. Musée océanographique de Monaco, Avenue Saint-Martin, 98000 Monaco. Plus d’informations sur : www.oceano.org