Inspirée par les personnalités emblématiques de l’art féministe italien des années 1960-1970, Maria Grazia Chiuri poursuit, à l’occasion de sa collection prêt-à-porter automne-hiver 2020-2021, sa réflexion sur les liens pluriels et indéfectibles entre corps, féminisme et féminité.
Bercée par les images de son adolescence, la Directrice Artistique imagine un chemin initiatique vers l’affirmation de soi, à travers l’art et la mode. Ainsi, carreaux et pois, jupes longues et plissées, noir et blanc façonnent le vêtement, lieu d’affranchissement et de liberté, entre identité et sororité. Conçue par l’artiste collective Claire Fontaine, la scénographie du défilé, scandait les mots «I say I» – traduits du manifeste «Io dico Io»* de la célèbre figure italienne Carla Lonzi. Le catwalk était recouvert de pages du journal Le Monde, une nouvelle version de la pièce Newsfloor, intitulée Le Monde pixélisé, d’après une photographie d’Henri Matisse – prise par Robert Capa en 1949 –, tandis que des phrases lumineuses étaient suspendues, tels des sous-titres engagés. Une manière singulièrement créative d’aborder les multiples facettes de la subjectivité féminine. Et du projet infini qu’est le féminin.
*«Io dico Io» («Je dis je») est également le titre de l’exposition qui se tiendra du 23 mars au 21 juin 2020 à la galerie nationale d’Art moderne et contemporain de Rome. Organisée avec le soutien de Dior, elle est librement inspirée du manifeste féministe de Carla Lonzi, qui a insufflé son esprit à cette collection et aux œuvres conçues pour le défilé.