Existe-t-elle vraiment cette déambulation lumineuse qui ceint la Pyramide du Louvre ? Autour d’elle, les reflets d’une eau fugitive accompagnent cette lumière singulière qu’est la tombée du jour. La Maison Louis Vuitton, fondamentalement animée par la passion du voyage, pourrait-elle aller plus loin que le voyage ? L’invention d’un paysage, tel est le cœur de cette collection femme Printemps-été 2019 signée Nicolas Ghesquière.
Dans un jeu de graphisme et de volumes, une silhouette conquérante part à l’aventure de la pure exploration vestimentaire. Une allure faite d’une kyrielle de souvenirs d’expéditions dans des pays lointains. Et ces «landscapes», images que cette aventurière arbore fièrement sur la poitrine, sont-ils réels ?Le classicisme s’oppose à l’ailleurs, le raffinement du savoir-faire contredit la rudesse des équipements nomades. Les reliefs sur les vêtements sont un panorama en soi, la confrontation des couleurs et des motifs évoque aussi des récits de randonnées. Cette voyageuse absolue transporte un monde qu’elle a fait sien. La Maison Louis Vuitton traverse et réunit les territoires pour créer l’illusion d’une géographie idéale. C’est la question du mirage, rivage fantastique que tout voyageur retient dans sa mémoire. Le mirage, du latin «mirare», qui signifie voir avec étonnement : mais n’est-ce pas la mission essentielle de la mode ? (www.louisvuitton.com).